Le quotidien d’une infirmière en cardiologie interventionnelle !

infirmière en cardiologie

Cardiopole, c’est une équipe entière dédiée à la santé et au bien-être des patients. Après notre immersion chez les infirmières de l’USIC (lien), nous rencontrons Valérie Pontet, Infirmière en cardiologie interventionnelle.

Infirmière en cardiologie interventionnelle, qu’est ce que ça veut dire ?

Je suis infirmière soit circulante, c’est à dire que je suis en salle ou je m’occupe de l’installation du patient, de sa surveillance et de la gestion du matériel, soit j’assiste le praticien à ses côtés en stérile pendant l’intervention. Nous sommes également responsables de la check-list de la salle et du matériel à l’ouverture et à la fermeture pour que nous puissions travailler en toute sécurité.

Ce n’est donc pas l’infirmière que l’on imagine ?

Non, c’est un rôle plus technique où l’on est tant auprès du patient que du médecin, avec une partie logistique importante.

Nous accueillons le patient, lui expliquons ce qu’on va lui faire et le rassurons. Ensuite durant l’intervention nous assistons le praticien, surveillons le patient et donnons le matériel nécessaire, puis nous sommes de nouveau auprès du patient après l’opération.

Nous sommes toujours en alerte, les yeux sur toutes les surveillances. Encore plus dans un service de cardiologie interventionnelle qui nécessite un mois de formation pour connaître la salle, le matériel et les techniques, nous permettant d’être ultra-réactives dans l’instant.

Depuis quand travaillez-vous ici ?

Depuis 26 ans…. Je connais donc mon métier et ce service par cœur.

Vous ne souhaitez pas voir un peu ailleurs ?

Absolument pas, et pourtant on me propose souvent de partir. Nous sommes une petite équipe et nous nous connaissons par cœur, nous avons beaucoup de plaisir à travailler ensemble. Nous sommes nombreux dans le service à être présents depuis un bon nombre d’années.

Une telle longévité générale dans un service est rare et s’explique par l’organisation, le relationnel mais aussi l’intérêt de nos missions.

La confiance existant entre les praticiens et les infirmières est sans faille. Cette relation est très rare mais est assez propre à la cardiologie interventionnelle au Cardiopole comme dans d’autres établissements.

Vous avez donc fait des études d’infirmière ?

Oui, un parcours tout à fait classique.

Y a t’il beaucoup de pression au quotidien ?

Plutôt que de la pression, il y’a beaucoup d’exigences. Le monde de la Cardiologie progresse techniquement tous les jours, nous obligeant à connaître les nouvelles pratiques, comme le mitraclip, le TAVI (liens) etc… Les médecins nous ont fait confiance en nous permettant de nous former sur ces nouveaux sujets.

En retour, pendant les interventions, les médecins nous permettent de travailler sur des prothèses sans remettre en question nos compétences, en plus de nos missions d’infirmières.

Nous devons aussi gérer l’urgence 24/24 (astreinte nuit et week end) en binôme avec un des  cardiologues. De fait, travailler conjointement pour traiter l’urgence et des cas graves permet immédiatement d’instaurer une relation de confiance indispensable avec le praticien. Il faut que le cardiologue ait conscience qu’il peut nous confier cette mission, et que nous, infirmières, ayons gagné cette confiance auparavant.

Quelle est la différence majeure avec une infirmière « classique » ?

Nous ne sommes pas au chevet de nos patients. Les infirmières classiques ont un suivi de leur patients au quotidien durant leur durée d’hospitalisation.

Nous sommes au « bloc », donc une fois que l’intervention est terminée, les patients remontent dans les étages et nous ne les revoyons pas.

Cela dit, lorsque les patients descendent au bloc, nous devons les accueillir et cette relation est très forte. Un patient qui arrive pour une intervention cardiaque, il faut l’installer, le rassurer, lui expliquer comment ça va se passer… le mettre en confiance !

Après l’intervention, nous sommes auprès du patient dans notre petite salle de réveil pour répondre à ses questions, c’est important.  En revanche, après la salle de réveil, le patient remonte dans sa chambre et notre relation avec lui s’arrête là. C’est là où démarre le travail des infirmières classiques.

Ne pas avoir ce suivi de vos patients ne vous manque pas ?

Lorsque je suis arrivée, je pensais effectivement que le peu de relation que j’allais avoir avec mes patients allait déshumaniser ma fonction.

Je me trompais car l’accueil et le debrief, juste avant et juste après une intervention, sont des moments clés pour le patient.

Et le soin est présent  à tout moment de l’intervention, cathlon, perfusion, injections…

Vous devez avoir un gros rythme ?

Nos aides soignantes ouvrent le service à 7h et nous les infirmières, travaillons en journée de 10h. Bien sûr la journée se termine en même temps que le programme opératoire. Donc il faut être disponible et ne pas penser toujours partir à l’heure !

Nous ne travaillons pas le week-end ni la nuit, sauf lorsque nous sommes d’astreinte un week end sur 6.

Un week-end d’astreinte est forcément synonyme d’urgence ?

Lorsque nous sommes d’astreinte nous répondons en cas d’appel et devons être à la clinique en moins de 30 minutes. Lors de mon dernier week-end, j’ai fait 12H d’astreinte ! Parfois c’est beaucoup plus calme.

L’avantage en temps de canicule c’est qu’ici il fait frais, même avec le tablier de plomb de 8 kilos !

Le tablier de plomb ?

Oui, il nous protège des rayons X durant l’intervention.

Pourquoi choisir d’être infirmière référente plutôt qu’infirmière classique ?

Il faut aimer davantage la technicité et être au contact des médecins autant que des patients. Les infirmières dans les étages font leur tour toutes seules et prennent des décisions seules. Ici, nous sommes systématiquement en binôme et le travail se fait en collaboration avec le médecin.

Vous pensez faire le reste de votre carrière ici ?

En tout cas je n’ai pas d’arguments qui me poussent à faire autre chose pour l’instant ! j’ai beaucoup de plaisir à travailler ici, dans cette spécialité, avec mon équipe.

Je suis également infirmière référente du service, je fais donc de la cardiologie interventionnelle et du management. Ces deux casquettes me vont bien et je me régale toujours autant après 26 ans !

Cardiopole remercie toute l’équipe, infirmier(ères) et aide-soignant(es) et tout le personnel, pour leur dévouement au quotidien et leur amour de leur travail.